Redevance de 2 euros sur les colis chinois: Le secteur belge de l’e-commerce modérément positif face aux frais de traitement
Becom: "Il faut réinvestir une partie des frais de traitement dans de nouvelles technologies et de personnel qualifié pour la Douane belge"
25 novembre 2025
L’introduction d’une redevance forfaitaire sur les colis de l’e-commerce internationaux, souvent en provenance de Chine, constitue pour Becom – la fédération belge de l’e-commerce – une première étape vers des conditions de concurrence plus équitables pour les commerçants belges, à condition qu'une partie des frais de traitement soient réinvestis dans de nouvelles technologies et plus de personnel qualifié pour la Douane.
« C’est un signal positif pour l’e-commerce belge que nous ne pouvons qu’applaudir. Nous tenons toutefois à y apporter immédiatement quelques nuances », déclare Greet Dekocker, Managing Director de Becom. « Les colis peu fiables et non sécurisés, principalement en provenance de Chine, représentent un problème européen. L’Europe a également déjà annoncé des mesures pour introduire ces frais de traitement, mais leur mise en œuvre progresse plus lentement que la mesure « belge ». Il existe donc un risque qu’à court terme une partie du problème soit déplacée vers d’autres pays qui n’appliquent pas de frais de traitement. Cependant, la rapidité avec laquelle la Belgique s’attaque à cette question est admirable et absolument nécessaire. Mais pour résoudre réellement la problématique, davantage d’actions seront nécessaires.»
La Douane belge s’attend d’ici la fin de l’année à une importation de 1,4 milliard de colis à Bierset. Avec un potentiel de recettes important, Becom plaide pour la réinvestition d’une partie des frais de traitement dans des infrastructures permettant à la douane belge d’identifier efficacement les colis qui ne respectent pas les règles européennes. Cela suppose une combinaison de technologie et de personnel qualifié sur le plan numérique.
Greet Dekocker : « Lorsque vous partez en vacances, votre valise est contrôlée à l’aéroport par la douane, qui peut parfaitement voir ce qu’elle contient. Investissons donc une partie de ces frais de traitement dans la technologie de scan pour la douane à Bierset et dans la création d’un datapool basé sur des données vérifiées et fiables. Ainsi, grâce au croisement de données et à un contrôle visuel, nous pourrons réellement protéger le consommateur contre des produits dangereux, toxiques ou peu fiables. »
Lors d’une rencontre discrète entre Becom et une délégation chinoise, il est apparu que la Chine souhaite également collaborer à un commerce plus équitable. Au cours des échanges, il est ressorti que sur les quelque 700.000 (principalement petites) entreprises de production chinoises, seules 13 % sont en mesure de se conformer aux règles européennes. La délégation chinoise a toutefois exprimé son ouverture à renforcer la diffusion d’informations sur la législation européenne. Pour Becom, il s’agit là aussi d’un pas supplémentaire vers des conditions de concurrence plus équitables pour les acteurs belges du commerce en ligne.
L’introduction de la taxe sur les colis pourrait constituer, pour les 64.000 webshops belges, une première étape vers une position concurrentielle plus équitable. En tant que fédération, Becom plaide également pour, et soutient, un certain nombre de mesures proposées au niveau européen. Citons par exemple la suppression du seuil de valeur de 150 €, la responsabilité du « Deemed Importer » ou encore la création d’un « EU customs data hub ».
Greet Dekocker conclut : « Nous sommes prêts à soutenir ces initiatives et à contribuer à une politique qui garantit l’intégrité, la sécurité et l’équité de l’écosystème belge du e-commerce. »
