Le Belge a acheté pour 16,3 milliards d’euros (+10,7 %) en ligne l’an dernier
Les résultats des études de Becom, la fédération belge de l’e-commerce, pointent également le défi que constitue l’essor des plateformes commerciales en ligne pour les commerçants belges
20 mars 2024
L’an dernier, les consommateurs belges ont acheté pour 16,3 milliards d’euros en ligne, un montant en hausse de 11 % par rapport à 2022. C’est ce que révèle le Market Monitor et le Baromètre de l’E-commerce annuels de Becom, la fédération belge de l’e-commerce. La progression est particulièrement notable dans les services, comme les voyages organisés et les billets d’avion (+20 %). Cependant, les enquêtes pointent également un défi important pour le secteur. « Le Belge est de plus en plus friand de plateformes commerciales, les fameuses market places. Or les commerçants belges y sont souvent sous-représentés. Résultat : une partie de la croissance des ventes en ligne dans notre pays profite surtout aux acteurs étrangers. Les commerçants belges devraient être plus actifs sur ces plateformes », explique Greet Dekocker de Becom.
Un marché en croissance, surtout dans les services
Chaque année, la fédération sectorielle Becom réalise une analyse de l’évolution de l’e-commerce en Belgique. Le rapport annuel 2023 montre que les Belges ont nettement plus dépensé en ligne qu’en 2022. Leurs dépenses en ligne totales s’établissent ainsi à 16,3 milliards d’euros, en hausse de 10,7 % par rapport à l’année précédente. Une augmentation significativement plus élevée que l’inflation, qui, selon le Rapport annuel de l’Observatoire des prix du SPF Économie, s’est élevée à 2,3 %.
« En comparaison d’il y a cinq ans (2019), on achète déjà pour 4,8 milliards d’euros de plus en ligne. Environ un quart de toutes les dépenses s’effectue aujourd’hui en ligne », explique Greet Dekocker, Managing Director chez Becom. « La forte hausse du nombre d’achats en ligne ne provient pas tellement des commandes de produit ou de vêtements, mais surtout de la progression des achats de services sur Internet – comme les voyages organisés ou les billets d’avion. Les dépenses en services en ligne (8 milliards d’euros) ont ainsi retrouvé leur niveau d’avant la pandémie. Près de 68% de tous les services sont achetés en ligne. »
Le Top 3 : voyages organisés, billets d’avion & hébergements, vêtements
Avec 3,5 millions d’euros, les voyages organisés arrivent nettement en tête des achats en ligne. Les dépenses en voyages organisés ont augmenté de 28 % par rapport à 2022. Les achats en ligne de billets d’avion et d’hébergements représentent 2,1 milliards d’euros (+19 % par rapport à 2022). Les vêtements complètent le podium avec 1,6 milliard d’euros, mais essuient une légère baisse (-1,8 %).
Dans le top 3 (en valeur) des produits achetés, nous trouvons encore, outre les vêtements (€1,6 milliard), l’alimentation (€1,2 milliard) et les chaussures (€832 millions).
Greet Dekocker : « Les plus fortes hausses que nous observons concernent les services. Une tendance qui suggère que les Belges dépensent plus volontiers en expériences – comme des voyages, des expositions et des concerts – qu’en produits matériels. Cette tendance se dessine depuis 2021. »
Légère baisse des exportations en ligne
Par ailleurs, les chiffres de Becom révèlent que les boutiques en ligne belges ont vendu pour 2,5 milliards d’euros de produits et services à des consommateurs étrangers l’an dernier. Un montant en léger recul par rapport à 2022 (alors €2,7 milliards), mais qui reste plus élevé qu’en 2021 et les années précédentes.
Ce sont surtout les Néerlandais (32 %) et les Français (22 %) qui achètent sur les boutiques en ligne belges.
Leur sous-représentation sur les market places pénalise les commerçants belges
Le nombre de boutiques en ligne belges a augmenté de 10,5 % l’an dernier. Fin 2023, on en recensait 63.202.
Les études apprennent également que les boutiques en ligne belges ont réalisé un chiffre d’affaires de 13,3 milliards d’euros. Les consommateurs belges ont cependant acheté pour 16,3 milliards d’euros sur Internet. Si l’on tient compte des exportations des commerçants belges, les Belges ont donc acheté pour 5,5 milliards d’euros sur des boutiques en ligne ou des plateformes commerciales étrangères.
De très nombreux commerçants belges ne sont pas encore actifs sur ces market places en ligne, ces plateformes où des entreprises peuvent vendre des produits. C’est précisément là que réside leur principal défi. Cette sous-représentation sur les market places engendre un énorme manque à gagner pour les commerçants belges. Grâce aux règlements européens sur les marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) et les services numériques (Digital Services Act, DSA), les commerçants sont désormais mieux protégés.
Greet Dekocker conclut : « Pour surfer sur la croissance de l’e-commerce, les commerçants belges devraient être plus actifs sur les markets places en ligne. Les entrepreneurs qui ont déjà franchi cette étape indiquent qu’ils enregistrent une hausse moyenne de leur chiffre d’affaires de 23 %***. D’où notre conseil : testez votre gamme de produits sur une market place. De nombreuses market places spécialisées ont d’ailleurs vu le jour ces dernières années. Et un Belge sur trois commence sa quête en ligne sur une market place****. Avec une meilleure représentation de nos commerçants sur ces plateformes, les consommateurs belges fréquenteront davantage les boutiques en ligne belges. Une situation gagnant-gagnant pour notre pays. »
Graphiques rapport annuel Becom
PPTX - 28 Mb
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Sources
- Market Monitor (GfK, 2023)
- Baromètre de l’E-commerce 2023, sur la base des données fournies par les prestataires de services de paiement (PSP), Payment Service Providers
- ***E-commerce Opportunities among SME in Belgium (Kantar, 2023)
- ****Belgian Online Shopper Survey (WhyFive, 2023)
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A propos de Becom
Becom est la fédération belge e-business, résultant de la fusion entre les associations sectorielles BeCommerce et SafeShops.be. Becom se concentre sur la stimulation du commerce électronique et l’économie numérique belge. En tant que fédération, Becom plaide pour que l'économie numérique belge prenne toute la place qui lui revient, tant dans le débat social que dans le paysage européen en ligne. Elle traduit les besoins et les exigences du secteur et est donc le point de contact des décideurs politiques et des autres parties prenantes. Becom souhaite accroître la confiance des consommateurs dans les achats en ligne en les informant sur la sécurité, la fiabilité et la durabilité du commerce numérique. Elle fournit un cadre permettant aux boutiques en ligne belges de devenir ‘first in class’, pour les soutenir et les guider dans leur croissance. Becom le fait pour les entrepreneurs numériques B2B, B2C et D2C.